Kiai n°14 : DES NOUVELLES DU FRONT ou presque !

Kiai n°14 : DES NOUVELLES DU FRONT ou presque !

On pourrait le nommer « Hibernatus », mais aucun rapport avec « Louis de Funès », quoique !!!!!

A peine passé ses 91 ans, notre ami, DIPLODOCUS MARCELLUS POGNANTUS, fait encore parler de lui. Il nous a invité le vendredi 12 octobre 2018 à la mairie, de la bien belle ville de Dieppe, pour sa remise de la médaille d’honneur de la ville, pour ses 68 années d’enseignement de judo. C’est avec un grand plaisir qu’une dizaine de judokas du Dojo Club d’Evreux CIJAM se rendirent à cette cérémonie, et évidemment a son cocktail de l’amitié, qui clôtura cette fête bien sympathique.

Le discours du Maire fut très apprécié et vite récupéré par M. Ludovic Métivier, ce qui fait que je peux vous le communiquer (voir ci-dessous). Seul petit inconvénient, que Monsieur le Maire n’avait pas anticipé, c’est d’avoir PASSER LA PAROLE A MARCEL…
A la fin, comme vous pourrez le lire, il a fallu donc l’union du Maire et du Député pour arriver à le faire taire.
Toutes nos félicitations à ce grand ami du judo avec lequel nous suivons la voie sacrée.
P.S :

  • Député Seine Maritime Monsieur Sébastien Jumel.
  • Maire de Dieppe Monsieur Nicolas Langlois.

Christian Demarre

Extrait du discours de Monsieur Nicolas Langlois, maire de Dieppe, le 12 octobre 2018.

« Marcel, natif du Quai du Hâble, c’est 68 années de judo, à Dieppe et Offranville. C’est en 1949, qu’il commence le judo, initié par René Andereksen qui débarque à Paris avec ses tatamis. Lui, Marcel, et une dizaine commence l’aventure comme ça, dans des baraquements en face de la Gare de Dieppe. A l’époque on pratique le judo sur des tatamis traditionnels, tressés en paille de riz.

Comme dit Marcel, « il fallait savoir chuter ».
Savoir chuter et se relever, comme Marcel l’a fait au travers des différentes épreuves de la vie, et rester fidèle, toujours, à son engagement bénévole, pour transmettre, enseigner les valeurs d’un art martial auprès de générations de dieppois.

Comme il le dit, au judo, dans le sport amateur, celui que pratiquent chaque jour des milliers d’enfants et d’adultes, on est tous pareils, pieds nus sur un tatami, d’où que l’on vienne.
Au début des années 50, dans les baraquements face à la gare, ils étaient quelques-uns, lui, ouvrier, ajusteur mécanicien chez Vandeuvre, mais aussi un chirurgien, un marin, un inspecteur, un docker… tous mélangés, pieds nus et en kimono.
C’est peut-être ce qui a le plus plu à Marcel au début, la tenue, et la discipline. Celle d’un art qui se transmet de générations en générations.

Le Judo Club de Dieppe grandit, puis celui d’Offranville, et c’est depuis, près de 2000 ceintures noires formées par Marcel et ceux qui l’entourent.
Quand on écoute Marcel nous compter sa vie et son engagement, il dit la plupart du temps « nous ».
Il nous parle de son compère des débuts, Monsieur Moore, de sa femme, Danièle Pognant, qui fut à ses côtes ceinture noire et cheville ouvrière du club, des maîtres japonais, des pionniers du judo français, des jeunes et moins jeunes très nombreux de judokas qu’il a initiés, formés, et avec qui il aime échanger chaque fois qu’ils l’interpellent dans la rue.

Il nous parle des valeurs d’un sport, de la vie. D’un art où il n’existait pas de catégories, mais une rigueur, de la technique et de la discipline. D’un art qui ne cultive pas la performance, la surexploitation du corps, mais la maitrise, le mouvement, l’utilisation de la force de l‘adversaire et son respect.

Parmi ses nombreuses distinctions, j’en citerais deux, qui me semblent les plus importantes.
Marcel Pognant est médaillé d’or Jeunesse et Sport, récompensant l’engagement bénévole et sociatif, et il est 9ème dan de l’Ordre des Professeurs de Judo, et du CIJAM.

Un sage, un adepte d’un judo traditionnel où on apprend à estimer et à respecter l’adversaire que l’on nomme du reste « partenaire », à observer scrupuleusement toutes les règles. On y apprend à gagner sans vanité, et aussi à perdre sans amertume.

Marcel nous dit qu’il n’a pas fait encore le tour du judo. Enseigner, transmettre, c’est d’abord apprendre, toujours, toute sa vie durant… et c’est là je crois une belle leçon qu’il nous transmet, et ce pourquoi je suis particulièrement honoré, aux côtés de Sébastien Jumel, notre Député, d’Emmanuelle Caru-Charreton, mon adjointe aux sports, de l’équipe municipale, de lui remettre la médaille d’honneur de la ville de Dieppe.
Un mot de Marcel s’il le souhaite …».